L’alternatif, le Tantra et l’hypnose quantique.

 

Tantra signifie "fil" ou "continuité", la continuité de la forme et du vide.

Le Tantra est continuellement présent, en nous, à travers nous et autour de nous, et nous laisse deux possibilités : nous pouvons soit l’accepter en saisissant les câbles de l’existence et de la non-existence, soit essayer de prétendre, de toutes nos forces, que cela n’existe pas.

Cette opposition entre le vide et la forme n’en est pas une. Elle est continuité, même si cette pseudo-flèche du temps parait en pointillé, en courant alternatif.

Tout cela se retrouve dans « le rien habité », espace insaisissable sans masse ni poids entre deux particules dans la physique quantique, dans les régularités périodiques d’Alan Turing où tout s’organise dans une oscillation ouvrir /fermer avec un activateur et un inhibiteur, comme dans les causes Unissante et Séparante de Zartarian ou dans l’opposition entre blocage neuromusculaire et flow créatif de Stephen Gilligan.

Le Tantra n’est pas théorie mais l’intérieur d’une pratique qui nous contient , expérience de l’oscillation forme / vide complémentaire, les deux issues d’Un, même si l’on est dans l’apparence de l’un ou de l’autre. Il ne saurait y avoir de vide sans contenant, d’air ou d’eau sans le Vase qui le contient. Ou l’on ne pourrait pas en avoir conscience.

Le Tantra est une danse, complexe, et pleine de feu entre ces deux éléments, le Vide et la Forme, danse de l’union extatique de la multitude de nuances de l’existence et la non-existence. Un désir, ou une nécessité, ou un désir nécessaire, sont le moteur de l’oscillation, de l’horloge interne.

Nous existons dans un flux continuel discontinu. Nous touchons et sommes touchés dans la danse des apparences, dans cette matrice infinie de création et de destruction. La perception et l’imperceptible semblent faire l’un de l’autre un mystère.

Que fait un médicament ? Même si pour Deepak Chopra il rompt avec le fil d’intelligence du corps entier, il agit sur des intervalles d’une structure, sur la liaison d’éléments, bloquant ou laissant aller, réparant, nouant ou dénouant…

L’hypnose quantique joue exactement sur ces intervalles. Dans ce flux continuel et alternatif à la fois, inspirer, expirer, commencer, terminer… elle élague ce qui était bouché, rapproche ce qui était trop distendu. Elle joue sur l’histoire tissée dans l’intervalle, qui relie chaque tiret et réoriente la ligne, ou succession, dans une nouvelle mémoire. D’une certaine façon, on joue, ou intervient, sur le codage installé, en acte épigénétique.

Ce facteur de réparation ne provient pas de l’interprétation de l’histoire du patient, mais d’un futur imaginaire déjà réparé dont il ressent immédiatement, dans l’instant présent, les effets. On est dans le cas d’une résilience immédiate pour reprendre le terme de Cyrulnik, ou dans la rétrocausalité de Philippe Guillemant.

Si nous parvenons à entrer dans la complexité (simple) du Khyil-kor, ce contenant du vide (habité), la complexité de l’obscurcissement disparaît. En termes poétiques, les considérations torturées de notre frustration sont remplacées par le miroitement iridescent du « khyil-kor ».

Au seuil de cette expérience, on comprend quelque chose d’extrêmement puissant : notre complexité n’est qu’une distorsion de l’énergie de notre éveil. Ainsi tout moment où l’on se pose, où l’on rentre dans le mouvement de l’arrêt pour reprendre l’esprit de François Roustang, comme aspiré et rejoignant une iridescente primale, devient une expérience transformatrice.

L’hypnose ou la méditation sont aujourd’hui les principaux médias.

Partiellement inspiré de Revêtir le corps de Visions de Ngakpa Chögyam, Aro books.