Amma / Gros Câlin/ extrait de Quantum Land

Est-ce que tu connais l’Inde ? C’est un pays très lointain plein d’odeurs, d’épices, de poussière sur les routes quand passent des mobylettes où trois personnes se serrent, dépassant des carrioles encore tirées par des bœufs.

Dans ce pays, les vaches sont sacrées, les femmes portent des saris, ce tissu qui entoure le corps comme une robe.

Dans ce pays, une femme fait magnifiquement des « hugh », le mot employé par les Anglais et les Canadiens pour dire « gros câlin ».

Cette femme, Amma, enserre les gens avec beaucoup d’amour et un grand sourire. Et, dans l’accueil des bras et du sourire, les soucis ou les maladies diminuent ou s’en vont par magie, délivrés par le câlin comme un mauvais génie sortirait enfin de sa boîte qui le tenait prisonnier.

 

 

La personne s’enfonce dans la grosse poitrine. Si elle n’est pas grosse, c’est pareil, elle est grosse d’amour, d’accueil, d’accepter de l’autre, sans le juger.

Le jour où tu es triste, où tu as mal, tu vas imaginer qu’une personne qui t’aime beaucoup, une personne réelle ou inventée, on s’en moque, cette personne te prend dans ses bras et te serre avec amour.

À cet instant, tu ne penses pas. Tu laisses l’amour rentrer en toi, comme une caresse à l’intérieur de ton corps, un pansement qui lange, et quand cet amour entre, les soucis se dégagent. Il n’y a pas de place pour deux.

Et le soleil revient.

 

Tu sens l’odeur, la chaleur, la pression de ce « hug »… Plus rien ne compte, tu es bien, et tu renais.